jeudi 8 février 2018

Portrait : Le général François-Séverin Marceau (1769-1796)

Né à Chartres le 1er mars 1769, François-Séverin Marceau est un général de la Révolution française. Il s'engage en 1789 dans la garde nationale de Paris puis entre au premier bataillon d'Eure-et-Loir en 1791. Après son service au sein de l'armée des Ardennes puis dans l'armée du Nord, il incorpore l'armée de l'Ouest en plein conflit militaire avec la Vendée insurgée où il brille notamment par sa magnanimité. Le 26 juin 1794, il commande l'aile droite de l'armée de Sambre et Meuse qui remporte la bataille de Fleurus.

Après avoir levé le blocus de Mayence, il repousse les forces de l'archiduc d'Autriche Charles Von Teschen afin de couvrir l'armée. Dans le défilé d'Altenkirchen,  Marceau reçoit un coup de feu d'un chasseur tyrolien qui le blesse mortellement. Le général républicain meurt le 21 septembre 1796 et reçoit les honneurs de l'armée autrichienne reconnaissante de sa mansuétude dans les territoires rhénan.

Lord Byron immortalisera Marceau dans Le pélerinage de Child Harold par les vers suivants :
« Près de Coblentz, sur un coteau en pente douce, est une pyramide petite et simple, qui couronne le sommet de la colline verdoyante. À sa base sont les cendres d’un héros, notre ennemi ; mais que cela ne nous détourne pas d’honorer Marceau ! Sur sa jeune tombe, plus d’un rude soldat versa des larmes, de grosses larmes, déplorant et enviant aussi un semblable trépas ; il est tombé pour la France, en combattant pour reconquérir ses droits.
« Courte, brave et glorieuse fut sa jeune carrière. Ses pleureurs furent deux armées, ses amis et ses ennemis ; et tout étranger qui, aujourd’hui, s’arrête en ce lieu doit prier pour le repos serein de son âme chevaleresque. C’est qu’il a été le champion de la liberté, et l’un de ceux-là, peu nombreux, qui n’ont jamais outre-passé la mission du châtiment qu’elle impose à ceux qui portent son glaive, a préservé la blancheur de son âme, et pour cela les hommes ont pleuré sur lui. »

François-Séverin Marceau - Volontaire au 1er bataillon d'Eure-et-Loir en 1792 / Auteur : Auguste Vinchon, XIXe siècle.


La Bataille du Mans, 13 décembre 1793 - Auteur : Jean Sorieul, 1852.
(On peut voir au centre du tableau le général Marceau et ses grenadiers protégeant Angélique des Meliers)

La bataille de Fleurus, le 26 juin 1794 - Auteur : Jean-Baptiste Mauzaisse, 1837.
(Derrière le général Jourdan, ardemment surveillé par le représentant en mission Saint-Just, Marceau, reconnaissable par son shako bleu, est aux côtés de Kléber et Championnet).

Le général François-Séverin Marceau / Auteur : François Bouchot, 1840. 

MARCEAU, / NÉ À CHARTRES, SOLDAT À XVI ANS, GENERAL À XXIII, MORT À XXVII. / Général en Chef de l'Armée de l'Ouest, il défit les Rebelles au Mans, à Laval. Général de Division aux Armées des Ardennes de Sambre [...] Meuse dont il commanda / l'Aile droite, il fut Vainqueur à Fleurus, sur l'Ourthe la Roeur, dans le Hundsruck ; il s'empara de Coblentz (le 23 Oct. 1794.) Blessé mortellement à Hoestbach, il mourut (le 3eme / jours Comp An IV. (22 Sept 1796) à Altenkirchen environné des généraux de l'Armée Autrichienne qui lui rendirent dans leur Camp les honneurs funèbres. Le jour que l'Armée Française déposé son Corps au fort Petersberg (auj. Fort Marceau*) là ses frères d'armes lui ont élevé un Tombeau Monument impérissable de sa gloire et de leu amitié (b.)/ (a) A leur commun regret leur chagrin confondu / On ne distingue point quel parti là perdu Poëme des Francs Ch.3, / Mort de Marceau. / *il est représenté dans ce Fort qu'il venait d'enlever et d'où il commande l'attaque de la ville de l'oblenta. Il est point avec l'uniforme qu'il portait le jour qu'il fut blessé à mort. Er ift (Marceau) als Kriger und Menfch der Unfterblichleit merth die / er fich in einem Mter son 27 Jahren errungen bat ! Werficht des / Feldzuges 2.c. ; inscription, en bas : Se vend A Paris chez l'Auteur, Rue des Poitevins Secton du Théâtre Français N°16. A Bâle chez Decker Libraire. A Francfort chez Guilhauman Libr. Publiée le 26. Germinal An VI. sous la garantie de la Loi du 19. Juil. An II. de la République.

L'état major autrichien devant le corps de Marceau / Auteur : Jean-Paul Laurens, 1877.

Mort du général Marceau / Auteur : François Bouchot, 1835.

Honneurs rendus au brave général Marceau - Auteur : Antoine Sergent dit Sergent-Marceau, 1797.
Dessin à la plume, rehaussé en couleurs Inscription de la main de Kléber, signé des généraux Kléber, Bernadotte et Championnet. "Nous officiers généraux soussignés nous engageons à tenir la main à l’exécution du monument à la mémoire du brave général Marceau notre compagnon d’armes, dont le projet est exprimé dans le dessin ci-dessous présenté par son beau-frère. Kléber général de division, Bernadotte, Championnet".

Projet du tombeau de Marceau, offert par l'armée de Sambre-et-Meuse, dessiné par Antoine Sergent, 1796.

Sergent-Marceau, conventionnel et beau-frère de François-Séverin Marceau / Auteur : Inconnu, Milan, 1821.


Apothéose des héros français morts pour la patrie pendant la guerre de la liberté / Auteur : Anne-Louis Giraudet-Trioson, 1800.

Bas-relief de l'Arc de triomphe à Paris, "Les funérailles du général Marceau", le 20 septembre 1796 - Auteur : Henri Lemaire, 1833.